Communiqué du 1er juin 2009

Les Droits de l’Homme ne se négocient pas !

Marina Girod de l’Ain rencontre la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme

Dans le cadre de la coopération décentralisée, une délégation de la Ville de Grenoble était en
visite à Sfax du 29 mai à ce jour. Le 5 mai dernier, le groupe Ecologie & Solidarité – EluEs
Verts, Ades, Alternatifs de la Ville de Grenoble demandait au Maire de Grenoble, par courrier,
"qu’un temps d’échanges avec les démocrates" soit inclus dans le programme officiel...

... en
complément des rencontres programmées avec la faculté de Médecine, l’Institut Supérieur des
Arts et Métiers et l’Union Tunisienne d’Aide Aux Insuffisants Mentaux.. Nous proposions de
rencontrer le président de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme en fournissant les
coordonnées nécessaires. Mercredi 27 mai, à la réception du programme, le groupe des
écologistes n’a pu que constater que cette rencontre n’était pas prévue.

Faut-il rappeler l’état des Droits de l’Homme en Tunisie ?

En Tunisie, membres de l’opposition politique, défenseurs des droits de l’Homme et journalistes
font toujours face à des mesures de surveillance, des interdictions arbitraires de voyager, des
coupures de téléphone et des actes de violence. Et, les promesses du Gouvernement tunisien
d’inviter les rapporteurs spéciaux de l’ONU n’ont pas été tenues.

En février dernier, les militants du mouvement de contestation sociale de Gafsa ont été
condamnés à de très lourdes peines (de 8 à 2 ans de prison). Plus de 200 personnes, parmi
lesquelles de nombreux syndicalistes et des défenseurs des droits de l’Homme, ont été
arrêtées en dehors des procédures légales et poursuivies en justice. Ce procès visait des
militants qui n’ont eu d’autre tort que d’exprimer leurs droits citoyens en animant le vaste
mouvement contre la corruption, le chômage, la cherté de la vie, pour le droit au travail et à
une vie digne. Nous rendons ici hommage au courage et à la dignité de la trentaine de
condamnés qui ont transformé ce procès en celui de l’usage systématique de la
torture en Tunisie,
donnant les noms de leurs bourreaux, montrant au tribunal les traces des
tortures moyenâgeuses auxquelles ils ont été soumis.

Parmi d’autres, M. Tarek Soussi, membre dirigeant de l’Association internationale de soutien
aux prisonniers politiques (AISPP), a été arrêté suite à la publication le 25 août d’un
communiqué concernant l’arrestation arbitraire et la disparition forcée les 22 et 23 août 2008
de sept jeunes à Bizerte. M. Mohiedine Cherbib, président de la Fédération tunisienne des
citoyens des deux rives (FTCR) a été condamné à 2 ans de prison ferme. Mme Zakia Dhifaoui,
membre de la section de Kairouan de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme en Tunisie
(LTDH) a été arrêtée sans mandat le 27 juillet 2008 à Redeyef et condamnée à quatre mois et
demi de prison ferme. M. Ali Ben Salem, président de la section de Bizerte de la LTDH est
soumis à une interdiction de quitter le territoire. Me Mokhtar Trifi, président de la LTDH, M.
Khémais Ksila, secrétaire général de la LTDH en exil et un bon nombre d’autres militants des
droits humains sont accusés par les journaux de caniveaux d’être “des traîtres soumis à des
intérêts étrangers”, ou encore des “suppôts” des chancelleries occidentales. A Sfax, les deux
sièges ont dû fermer, étranglés dans leurs actions.

En France, il y a loin des discours aux actes !

La Ville de Grenoble s’est engagée, lors du Conseil Municipal du 31 janvier 2005, à "veiller à ce
que les opérations de coopération décentralisée menées par la Ville correspondent aux
objectifs de la Charte de la Coopération Décentralisée pour le Développement Durable
 [1].".

En mars 2007, le Conseil Consultatif des Résidents Etrangers de Grenoble demandait que
"cette charte soit réellement mise en oeuvre, en particulier dans son préambule" qui avance
comme l’un des premiers principes "la nécessité d’assurer à tous les citoyens la
reconnaissance et le respect des libertés et droits fondamentaux tels qu’affirmés dans la
Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (civils et politiques, économiques, sociaux et
culturels)".

La Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme, la Ligue des Droits de l’Homme de l’Isère
et de Grenoble et le groupe Écologie & Solidarité regrettent que le Maire de Grenoble
et sa délégation aient refusé de participer à la rencontre avec les militants des Droits
humains. Celle-ci s’est tenu en présence de Madame Girod de l’Ain ce dimanche à
20h, à Sfax, autour d’un repas. Les démocrates ne devraient jamais transiger sur les
Droits de l’Homme et y prêter une attention de tous les instants !

Vendredi dernier, le départ de l’aéroport de Lyon de la délégation grenobloise pour
Sfax a été retardé de plusieurs heures du fait d’une reconduite à la frontière que le
pilote de l’avion refusait d’assumer. Cet acte de courage rappelle douloureusement,
qu’en France comme en Tunisie, les Droits de l’Homme ne sont pas des acquis mais
des principes pour lesquels l’ensemble des forces démocrates devraient se mobiliser
sans relâche !

Le groupe Ecologie & Solidarité (EluEs Verts, Ades, Alternatifs de Grenoble), la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme (LTDH) et la Ligue des Droits de l’Homme de l’Isère et de Grenoble (LDH)

[1Charte soutenue par l’Association des Maires des Grandes Villes de France, dont Michel Destot est président




Groupe Écologie & Solidarité
EluEs EELV, ADES, Alternatifs de la Ville de Grenoble

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