Conseil Municipal du 17 juin 2013

Billet d’humeur

par le groupe des éluEs

Un conseil extraordinaire et exceptionnel, où enfin la démocratie se met en œuvre, à propos du projet d’aménagement urbain de l’Esplanade. Il en a fallu de l’énergie des habitants, des associations pour aboutir à cette première !

Et pourtant, beaucoup d’absents dans les rangs de la majorité municipale, le quorum de la majorité ne tient qu’à une personne. La démocratie n’intéresserait donc pas les élus de la majorité ?...
Après l’examen rapide de quelques subventions techniques, le "débat" sur l’Esplanade peut commencer.

Que retenir de ces 4h30 de débat ? Plusieurs points qui montrent bien que cette majorité s’est laissée dépasser par ses rêves de grandeur et de démesure.

L’introduction du Maire : pour lui, ce projet sera l’entrée de la Métropole. Métropole qui, géographiquement, commence pourtant bien avant. Les maires des autres villes qui vont la composer apprécieront à sa juste valeur toute l’importance où les place le Maire de la ville centre !

L’absence de l’architecte "en chef" : alors qu’il était annoncé, c’est un de ses collaborateurs qui… ne prendra pratiquement pas la parole si ce n’est pour dire l’attachement de l’architecte en chef à ce projet sur lequel le cabinet de Christian de Portzamparc travaille depuis 2009.

La présentation, toute en nuance, de l’adjoint à l’immobilier : modeste, ou lucide, il nous prévient qu’il ne va pas présenter quelque chose de révolutionnaire. Nous attendons déjà un projet démocratique sans parler de révolution, nous restons raisonnables.

La création d’un parc sur les berges de l’Isère serait une première selon lui. Simplement, cette première nous a déjà été vendue pour justifier l’implantation du Stade des Alpes dans le Parc Paul Mistral, par l’extension de ce dernier jusqu’à la rivière.

Philippe de Longevialle a présenté son meilleur profil d’adjoint chargé de l’immobilier : il faut trouver la place pour construire 1200 logements. La remise en cause de cet objectif est au-delà de son raisonnement de bétonneur. Donc si on construit moins haut on envahit tout, donc plus de parc. Mais rien sur les alternatives : c’est juste pas envisagé.

Sur l’intervention des habitants, CCS2 et Collectif Vivre à Grenoble : selon les décideurs, ces habitants ne comprennent décidément rien… « Le peuple n’est pas bon, on dissout le peuple ». C’est ce qui transparaissait de l’attitude de nombreux élus pendant ces interventions. Ces derniers sont trop habitués à parler et penser entre eux, ils ne sont plus ouverts à d’autres formes et modes de préparation. Un élu est venu nous dire que nous aurions dû aider le collectif à faire leur présentation. Mais Vivre à Grenoble est indépendant de tout mouvement politique et n’a jamais rien demandé à personne ! Et quand bien même ! que penser de la posture d’un élu qui n’est pas capable de recevoir la demande des habitants telle qu’elle est, sans qu’elle passe par le formatage d’autres élus quels qu’ils soient ? Que penser d’un maire qui "pinaille" pour laisser brièvement la parole à deux habitants, pourtant invités dans la salle du conseil, alors que les élus de sa majorité ont pu s’exprimer à loisir ? Ou que penser d’un Maire qui reprend systématiquement les manifestations du public quand elles s’adressent aux citoyens ou aux élus de l’opposition, mais jamais quand elles soutiennnent un élu de sa majorité ?

Nous aurons finalement eu une très juste et très belle leçon de démocratie participative. Avec les interventions d’un membre du CCS2, qui, au cours d’une réunion publique, disait récemment, "les conseils municipaux sont dignes des assemblées délibérantes de l’ex Allemagne de l’Est !". Avec l’intervention du collectif qui montrait l’importance de l’Esplanade dans l’histoire et le patrimoine grenoblois, et qui proposait une lecture critique mais tellement argumentée et travaillée du projet. Rien que ce travail citoyen, réalisé avec les seuls outils de la bonne volonté, de l’engagement et des documents publics mériterait le respect des élus.

Le président du CCS2 aura eu une parole de sagesse qui aurait valu conclusion : ce projet doit absolument s’inscrire dans un contexte global environnant, car c’est un projet de centre ville. Et il serait donc justifié qu’il soit révisé en conséquence.

Sur les nombreuses interventions de la majorité..

L’adjointe au logement, indique que ce mandat est le premier qui a réussi à contraindre les promoteurs à contenir les prix des logements en accession. Sauf erreur de notre part, l’adjoint à l’urbanisme entre 2001-2008, avait déjà réussi à obtenir des promoteurs sur la caserne de Bonne qu’ils ne dépassent pas un certain montant sur leur prix de vente, sous peine de ne pas être retenus sur le projet. Mais peu importe, l’adjointe a défendu le principe de l’accès au logement pour tous, c’est aussi notre volonté.

Le groupe communiste a essayé de s’attribuer la paternité de ce débat en rappelant que c’était grâce à eux que ce dispositif avait été introduit dans la charte de la démocratie locale.

Le groupe GO Citoyenneté n’a pas réveillé la salle…, mais fait quand même 3 bonnes propositions : pas de foire des rameaux au Parc Paul Mistral, une nouvelle école Berriat Ampère et la diminution du nombre de logements sur le site de l’Esplanade.

Quant à l’expression du Modem, ils sont favorables aux tours, à la condition que l’attribution des logements soit transparente.

L’adjoint à l’action sociale, Vice Président du CCAS défend le nombre de logements en arguant qu’il faut des usagers pour faire fonctionner les équipements publics ! Et que ce n’est pas avec 500 logements qu’on peut apporter ces équipements, bof ! Un peu court comme raisonnement, il faut aussi des équipements publics pour que des usagers se sentent bien dans leur ville et ne cherchent pas à en partir.

Le premier adjoint veut rappeler qu’il est premier adjoint. C’est-à-dire "presque maire", dans sa bouche, tant son discours est empreint de technocratie et incompréhensible. Voir éloigné du sujet !

Enfin, l’adjoint à l’animation aura parlé de la Foire des Rameaux. Avec une information importante : son périmètre est revu à la baisse. Elle sera donc divisée en 3 blocs, les camions, les installations, et les caravanes des forains. Où ? Mystère… Et mystère assumé, même, puisqu’il déclare que le travail de recherche d’un autre lieu est engagé depuis longtemps, mais qu’il se refuse à en parler car dés qu’une possibilité fuite, elle est reprise et agitée comme un chiffon rouge. Oui Monsieur l’Adjoint, les citoyens sont des adultes responsables, ils prennent le droit de contester vos propositions et d’expliquer pourquoi.

Sur l’intervention de la droite : elle prétend être la seule depuis toujours à avoir refusé la densification. Et, au passage, la mixité sociale. Nous restons aussi un peu sceptiques quant à leur capacité à rester sourds à la demande d’amis promoteurs immobiliers. Mais un grand enseignement dans cet exposé : Matthieu Chamussy a défendu Alain Carignon comme un grand démocrate, puisqu’il avait organisé un référendum sur la poursuite de la construction du tram. Il y a de la réorganisation dans l’air : un ticket Chamussy-Carignon aurait le mérite de la clarté !

Sur la conclusion du maire : après 4 h 30 de débat, quand même. Le Maire se donne comme objectif d’être modeste au regard de l’histoire et ambitieux pour l’avenir. Il rappelle que les élu-es sont les acteurs d’une histoire des hommes et des femmes qui ont permis d’avoir une grande ville. Et que l’honneur des politiques ce n’est pas de revoir des projets selon l’air du temps.

C’est vrai. L’honneur des politiques est de tracer des directions. Mais ces directions entraînent l’ensemble des habitantes et des habitants d’une ville. La moindre des choses est donc de leur laisser une part de capacité de décision. Le Maire finit sur le mot de « co-construction ». C’est sur cette notion aussi que nous avions conclu notre intervention. Et c’est "juste" ce que demandent les grenobloises et les grenoblois. Mais de la parole aux actes…




Groupe Écologie & Solidarité
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