Conférence de presse du 16 novembre 2012

Avant le conseil municipal du 19 novembre 2012...

par le groupe des éluEs

- DEBAT D’ORIENTATION BUDGETAIRE : PAROLES, PAROLES PAROLES…
- IL FAUT SAUVER LA MAISON DES HABITANTS DES BALADINS !
- PRIVATISER LES PROFITS ENCORE, SOCIALISER LES PERTES TOUJOURS ?

DEBAT D’ORIENTATION BUDGETAIRE : PAROLES, PAROLES PAROLES…

Le débat d’orientation budgétaire (DOB) est un moment de la vie municipale assez
"indigeste" mais pourtant politiquement très important. La majorité y présente les grands
équilibres financiers en fonctionnement et en investissements, et cette année, nous notons
quelques évolutions remarquables…

  1. Le retour à une présentation permettant de comparer des chiffres comparables...
    Pour le DOB 2012, en novembre 2011, la majorité avait présenté un tableau qui intégrait des
    chiffres obtenus avec 2 méthodes de calcul différentes, empêchant la comparaison évidente
    entre ces chiffres.
    Nous avions dénoncé cette manipulation qui permettait de minorer l’épargne nette de 2 M€.
    Pour rappel, l’épargne nette est le "solde positif" du budget de la ville. Son montant réel pour
    le budget 2012 était de 10,97 M€, soit 3 M€ d’augmentation en une année, et surtout plus
    que le produit de l’augmentation des impôts locaux… Dissimuler ce chiffre était politiquement
    indispensable pour éviter une remise en cause de cette augmentation fiscale…
    Nous revenons au mode de calcul en vigueur jusqu’en 2011, permettant un vrai suivi des
    différentes lignes du budget. Il est toujours agréable de se voir donner raison …
  2. L’organisation de réunions publiques :
    Depuis le début du mandat (mars 2008), nous demandons que le vote du budget soit
    précédé de débats publics afin que les habitants puissent participer aux réflexions sur les
    priorités budgétaires.
    Pour la première fois, la majorité municipale aura tenu deux réunions publiques
    préalablement au débat d’orientation budgétaire. Toutefois, ces réunions ne précèdent ce
    débat de quelques jours seulement et ont plus vocation à informer les grenoblois-es que de
    les rendre co-constructeurs du budget de la ville…
    En effet, les présentations se font sans…
    - sans scénario alternatif. Une seule vision de l’utilisation de l’argent public, celle de la
    majorité ;
    - sans documents de synthèse accessibles au "grand public", donc bien souvent
    indigestes et incompréhensibles aux non-initiés ;
    - sans formation préalable. La majorité avait envisagé des formations à destination des
    personnes intéressées... mais elles n’ont jamais eu lieu.
    Mais ne boudons pas notre plaisir : on dirait que l’approche d’une échéance électorale en
    2014 incite à un peu plus de concertation avec les habitants autour de ce budget, bien que le
    mot concertation soit exagéré. Et comme nous disions plus haut, il est toujours agréable…
  3. Enfin, le double discours de l’Adjoint aux finances. M. Safar, qui aspire à être Maire de
    cette ville, a fait des déclarations intéressantes à Télé-Grenoble le 20 octobre :
    « Il faut réformer la fiscalité locale qui pèse beaucoup trop sur les ménages, qui fait que les
    collectivités qui sont très équipées, qui ont fait un effort de développement aujourd’hui ont
    des taux beaucoup trop élevés pour leurs concitoyens. On est à la limite du système.
     »
    Un peu après…
    « Et, quand je vous dis cela, je le dis parce que les échanges que j’ai avec les Grenoblois
    sur ces thèmes-là sont de plus en plus lourds. Il n’y a pas d’agressivité, mais j’ai des gens
    devant moi qui viennent me voir en disant, nous ne pouvons plus ou ne savons pas si nous
    allons pouvoir payer. Nous devons entendre ces messages-là.
     »
    Et pour fnir…
    « il faudra – et j’y compte ! – que la Ville de Grenoble fasse aussi un effort continu pour
    arriver à baisser les taux d’imposition sur cette ville… Chacun doit regarder les choses avec
    objectivité… Ça passe par le désendettement ça peut passer par un étalement de nos
    investissements lourds à faire. Ce n’est pas compliqué à organiser : Grenoble est une ville
    qui se développe, mais c’est aussi un effort de gestion et d’économies de la machine
    municipale. Il va falloir que nous assumions ce débat. Moi, je le porterai pendant les
    municipales.
     »
    Alors là, nous disons carrément Bravo ! Comme nous ne disions au dessus, il est
    toujours… et nous n’aurions peut être pas mieux écrit. Donc fonçons ! Mais non, cela ne
    se fera pas pour 2013…
    Et voila que les promesses préélectorales refleurissent de plus
    belle !
    Les élus « Ecologie et Solidarité » proposeront, comme chaque année, leur scénario
    alternatif qui baissera le taux des impôts tout en améliorant les politiques qui touchent à la
    vie quotidienne de tous en faisant des économies sur d’autres lignes dont certaines ne sont
    pas de la compétence de la ville. Comme nous l’avons toujours fait depuis le début de ce
    mandat, nous exercerons une opposition constructive en proposant des budgets alternatifs à
    celui de la majorité municipale.
    Aucune de ces propositions alternatives n’ont été acceptées par la majorité. Elles indiquaient
    pourtant des pistes possibles pour maintenir et améliorer le service public en direction du
    quotidien des habitants, sans augmenter les taux des impôts. En faisant des économies
    aussi bien en fonctionnement qu’en investissements et sans alourdir la dette.

IL FAUT SAUVER LA MAISON DES HABITANTS DES BALADINS !

L’association « Maison des Habitants des Baladins » vient de tirer la sonnette d’alarme :
sans un effort supplémentaire de la Ville, elle sera contrainte de déposer son bilan. Dans une
lettre ouverte au maire, son conseil d’administration met en lumière les difficultés qu’il a dû
gérer d’une part pour mutualiser son personnel avec ceux des collectivités afin d’arriver à
créer la première « Maison des Habitants » de quartier voulue par tous et aussi par la ville et
son CCAS. Ceci ne s’est pas fait sans des changements dans les habitudes de travail que
certains n’ont pas admis et qui se sont soldés par des départs négociés pour 35 000 €.
D’autre part, la Mairie a fortement insisté, après une intrusion des jeunes au Conseil
d’Administration, d’accéder à leur demande d’un voyage au Maroc. La prise en charge et
l’organisation de ce voyage s’étant faites sans projet pédagogique, et donnant lieu à un coût
exorbitant (15 000 euros), elles ont entrainé un déficit difficile à supporter par l’Association.

La subvention annuelle de fonctionnement de cette association oscille depuis dix ans entre
280 000 € et 320 000 €. Si cette demande exceptionnelle de 50 000 € est importante
(+15 %), compte-tenu des difficultés reconnues rencontrées dans ce secteur de la ville et de
l’impact considérable de l’action « Villeneuve debout » portée administrativement par cette
structure qui a permis de faire le deuil des évènements de juillet 2010, celle-ci peut être
supportée par la commune. D’autres structures socio-culturelles reçoivent des compléments
ponctuels de subventions de cet ordre sans que cela ne transparaisse dans la presse.

Alors pourquoi cette fois-ci, cela ne semble pas passer ? La municipalité voudrait-elle
reprendre en mains cette association qui a souvent ces dernières années montré son
indépendance avec la majorité en place ?

En effet, certains de ses membres sont très actifs dans le Collectif “Villeneuve Debout”, qui
revendique le volet social “oublié” dans le processus de renouvellement urbain à la
Villeneuve.

Nous continuerons pour notre part à exiger un soutien sans faille à des actions d’éducation
populaire comme celles de la Maison des Habitants des Baladins.

PRIVATISER LES PROFITS ENCORE, SOCIALISER LES PERTES TOUJOURS ?

La majorité nous propose de signer une "charte" avec la Fédération des Promoteurs
Immobiliers des Alpes. Cette charte part d’un constat partagé : la difficulté d’acquérir des
logements neufs sur notre agglomération, et donc les freins mis aux parcours résidentiels
des ménages.
Que proposent alors les promoteurs à la ville ? De plafonner 20% des logements construits à
un prix de 2 800 € le mètre carré. Ce qui représente encore une marge d’un peu plus de
1 000 € le mètre carré, hors charge foncière. On a connu plus difficile. Et qu’en échange de
ce "plafonnement", la ville accepte une diminution de la "charge foncière", c’est-à-dire le prix
auquel elle vend ses terrains aux promoteurs.
Cette proposition appelle donc deux remarques importantes :

  1. ce prix "plafond" de 2 800 € le m² est-il réellement accessible ? La cible de ce dispositif
    sont les "classes moyennes", mais un appartement familial à ce prix sans apport conséquent
    n’est tout simplement pas accessible, et encore moins dans les conditions de crédit qu’on
    connaît.
  1. le secteur de la promotion immobilière ne va pas très bien, à l’aune de la situation
    économique globale, c’est indéniable. Mais est-ce pour autant à la ville de subventionner, par
    une réduction de ses prix de vente, des marges encore confortables pour ces acteurs
    privés ? Nous en doutons, d’autant plus que cette perte de recettes se fera inévitablement au
    détriment des services publics locaux et de ceux qui n’ont plus que ça, les plus modestes.



Groupe Écologie & Solidarité
EluEs EELV, ADES, Alternatifs de la Ville de Grenoble

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