Mieux se déplacer, dans une ville apaisée
La situation de notre agglomération est difficile : la pollution atmosphérique, dont une grande part est due à l’automobile, tue beaucoup plus (environ 200 décès anticipés par an1) que les accidents de la route (moins de 15 décès par an sur le territoire de la Métro). La géographie et le climat de la cuvette sont des facteurs aggravants de cette pollution, qui elle-même accroît encore l’effet de serre, responsable du dérèglement climatique.
La mobilité des habitants augmente dans l’agglomération (de 1992 à 2002, on est passé de 3,58 à 4,02 déplacements par jour et par personne, soit +12%) et continue à progresser, notamment pour les loisirs. Les écologistes souhaitent favoriser le droit à la mobilité pour tous, en accentuant encore les politiques de déplacements qui ont fait leurs preuves. Les transports en commun, le vélo et la marche rencontrent un grand succès : 50% d’augmentation de la fréquentation des transports en commun en 8 ans, 50% d’augmentation de la pratique du vélo en 3 ans. Dans le centre ville, l’utilisation de la voiture a commencé à baisser. Nous sommes sortis du cercle vicieux de la dépendance à l’automobile pour entrer dans un cercle vertueux.
Pourtant, l’étalement urbain et une offre encore insuffisante en transports en commun, augmentent les bouchons, en particulier le matin en entrée d’agglomération. Les citoyens, bien plus sensibles que beaucoup d’élus aux problèmes écologiques, ont largement pris conscience de la raréfaction du pétrole et de l’engagement nécessaire (dans le processus de Kyoto) pour limiter le réchauffement de la planète. La commune et la Métro doivent retrouver une réelle ambition en matière de développement des transports en commun, de covoiturage et des modes doux pour permettre et accompagner les changements d’habitude auxquels les habitants sont prêts si on offre des alternatives crédibles.
Une politique des déplacements efficace se doit d’atteindre 3 objectifs :
la facilité pour tous de se déplacer efficacement par le moyen le plus adapté : certaines personnes (artisans, livreurs, profession médicales…) ont un besoin impératif de leur véhicule et il convient de trouver des solutions pour ne pas les pénaliser. L’expérience a montré que l’augmentation des capacités routières n’est jamais une solution à long terme, seule une baisse du trafic permet de résoudre les problèmes de congestion. Cela passe notamment par un report vers les transports en commun des personnes moins dépendantes de leur automobile en améliorant conséquemment l’offre. Une simple réduction entre 10% et 20% de la circulation permettrait de résorber une majorité des embouteillages des heures de pointe.
la mise en œuvre du droit reconnu à chacun à "respirer un air qui ne nuise pas à sa santé"2
la prise en compte de nos engagements nationaux et internationaux en terme de lutte contre le réchauffement climatique : d’ici 2050, nous devrons diviser par 4 nos émissions de gaz à effet de serre. C’est aujourd’hui que nous devons mener les politiques innovantes.
Ces trois objectifs sont (heureusement !) tout à fait compatibles et réalisables dans le cadre d’une politique volontariste et innovante.
Apaiser nos quartiers
en généralisant la zone 30km/h dans chaque quartier de la ville pour rendre la rue aux piétons et aux enfants dans les zones résidentielles, en élaborant un « code de la rue », en veillant à ce que chaque projet de voirie soit favorable aux modes doux (traitement des artères, extension des zones 30), en complétant la zone piétonne du centre-ville (place Grenette et rue de la République), en transformant en avenues ouvertes, avec limitation de la vitesse à 70km/h, les voies rapides urbaines (A48, A480, A41, rocade sud) et en engageant les aménagements qualitatifs à leurs abords (mur anti-bruit, végétalisation, couverture partielle…) , en supprimant les grands ronds-points (dangereux pour les piétons et les cyclistes), en ré-aménageant les quais de l’Isère avec priorité aux modes doux et réduction du trafic automobile.
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Projet d’agglo
Pour changer de
braquet : un nouveau PDU 2010-2020
Le Plan de Déplacements Urbain sera ambitieux, à
la hauteur des enjeux, co-élaboré avec les
habitants, après étude de différents
scénarios. Il portera sur le territoire pertinent en
matière de déplacements : la région
urbaine, de Voiron à Pontcharra et Vizille.
L’étalement urbain sera
maîtrisé par des politiques d’urbanisme
cohérentes avec ce PDU.
Les investissements gigantesques prévus
aujourd’hui pour l’automobile seront
transférés vers les transports en commun et les
modes doux.
Faciliter l’usage du vélo
en créant un service public du vélo, en soutenant la création de parkings à vélo sécurisés dans les immeubles et au centre-ville, en réalisant d’ici 2011 des pistes cyclables sécurisées et continues sur les axes principaux bloqués depuis des années (rue Lesdiguières et boulevard Gambetta à Grenoble, avenue Jean Jaurès à Eybens, avenues Gabriel Péri et Ambroise Croizat à St-Martin d’Hères, etc.), en sécurisant les traversées d’obstacles (rocade, rivières, grands carrefours), en créant un véritable maillage pour les modes doux et les personnes à mobilité réduite sur toute la ville, en augmentant la surface exigée pour les parkings à vélos à 1,5 m2 par logement.
Inciter (et accompagner) aux changements d’habitudes
dynamiser les plans de déplacements d’entreprise (PDE) et d’administration (PDA) (l’hôpital, plus gros employeur de l’agglomération, très bien desservi par les transports collectifs, ne propose toujours pas de PDA !), les plans d’établissement scolaire (PDES) en pédibus ou vélobus (avec distribution de vêtements de pluie et de haute visibilité), diminuer la part du diesel (gros émetteur de poussières et de NOx) en développant le gaz (GPL, GNV et biogaz obtenu par méthanisation, comme à Lille) pour les bus, artisans, livraisons, taxis ou collectivités, faciliter les livraisons à domicile et organiser le transport des marchandises, inciter les entreprises et administrations à permettre le télétravail (un jour de travail à la maison par semaine) pour les cadres et universitaires prioritairement.
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Projet d’agglo
Arrêter
les projets de nouvelles voiries. Ni la rocade nord, ni
le pont Clemenceau Grenoble-la Tronche, ni
l’élargissement de l’A480 et de la rocade sud, ni
la voie de contournement Domène - Murianette ne
réduiraient les bouchons (l’étude
officielle de l’Agence d’Urbanisme l’a
prouvé). Ces projets augmenterait encore le trafic
automobile et la
pollution et gaspilleraient l’argent public
nécessaire pour les politiques innovantes.
Sur la période 2008-2012, nous proposons de fixer des
objectifs de baisse de 15 % de la part des déplacements en
voiture (soit un bénéfice « effet de
serre » de 70 000 t CO2), d’augmentation en
parallèle de la part vélo d’environ 5 %
actuellement à 10 % en 2012, d’augmentation en
parallèle de la part transports en commun de 14 %
actuellement à 20 %
en 2012.
Réduire les bouchons
en libérant les voiries pour les usages incontournables.
Impulser une nouvelle politique du stationnement
diminuer les tarifs pour les résidents et pour les véhicules moins polluants (GPL, électriques) dans les parkings en ouvrage, multiplier de vrais parkings relais (pour voitures et vélo), récupérer de l’espace occupé sur la voirie par des places de stationnement au bénéfice des modes doux, accepter le passage en stationnement payant dans les quartiers qui le demandent et engager la réflexion sur une nouvelle réglementation du stationnement en centre-ville.
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Projet d’agglo Un plan « Respire »
Développer
massivement les transports en commun dans les 3 branches de
l’Y Grenoblois, autour :
Du tram.
Construire la ligne E qui devra joindre dès 2012 Meylan au
Fontanil avant d’être prolongée
jusqu’à Voreppe ou Moirans et prolonger très
rapidement la ligne B sur le Polygone scientifique puis la connecter
avec la ligne E pour permettre la desserte directe depuis le nord, la
ligne A d’Echirolles à Pont-de-Claix (en
correspondance avec le train) et de Fontaine à Sassenage, la
ligne D de St-Martin d’Hères vers Meylan et
ensuite vers la ligne A et l’Ouest pour créer une
« rocade tram ».
Du train.
Améliorer rapidement le réseau de train
(électrification, modernisation, cadencement, emplacements
pour vélos) en liaison avec la région
Rhône-Alpes et relancer les études du tram-train
vers Crolles, Goncelin, Vizille et Vif pour avoir une
véritable « rocade ferroviaire ». Ce
système qui a fait ses preuves dans de nombreuses villes
européennes permettra de relier rapidement le centre de
Grenoble et les territoires en fort développement.
Du bus.
Augmenter la vitesse du réseau de bus urbain (voies
réservées et priorités aux feux), sa
fréquence et son amplitude pendant les vacances scolaires et
en soirée, multiplier les lignes Noctibus (tous les
soirs de la semaine et jusqu’à 1h du matin),
améliorer le réseau d’autocars
Transisère : vitesse (voies
réservées), correspondances avec le
réseau urbain (y compris les horaires) et
accessibilité.
Du Trolley.
Réintroduire le trolley rapidement sur les lignes 31
(jusqu’à Tavernolles), 32 et 23.
Mettre à l’étude des transports en
commun vers les massifs montagneux, pour le trafic quotidien et de
week-end, sur route ou par des moyens plus innovants
(téléphérique…).
Baisser les tarifs
pour tous : abonnements mensuels à 30
€, maintien des tarifs sociaux pour les chômeurs et
RMIstes, gratuité pour les enfants
jusqu’à 11 ans et pour les groupes de jeunes
accompagnés, créer des « tickets petits
trajets » et une carte orange des transports publics
permettant d’utiliser transports en commun urbains, trains,
tram-trains et vélo.
Créer un
grand service public du vélo avec location
gratuite la 1ère demi-heure, abonnement à
30€ par an (non lié au contrat de
publicité pour ne pas augmenter les panneaux publicitaires
et garder la maîtrise publique du service).
… et 30% de baisse de la pollution
-->
forum
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Mieux se déplacer, dans une ville apaisée27 février 2008, par Aurélien
Bonjour,
Je voudrais tout d’abord vous dire que je suis de tout coeur avec la politique volontariste et respectueuse des citoyens et de l’environnement que vous voulez mettre en place.
Il me semble néanmoins difficile de réaliser tous vos projets urbains en même temps, notamment au niveau des transports. Ils ne semblent pas totalement compatibles ! Allier des coulées vertes, des trams, des parcs plus nombreux, et l’automobile, même à 30km/h me parait difficile. Je pense qu’il est plus judicieux, dans cette optique, d’aller jusqu’au bout en proposant des zones sans voiture, et pas seulement dans le centre ville. Etant étudiant en architecture, j’ai eu l’occasion de voir un projet urbain de conception d’un éco-quartier qui me paraît une très bonne base de réflexion. Uniquement des transports doux : vélos tram et piétons et pourquoi pas ligne de bus. Mais les voitures doivent rester accessibles étant quand même un symbole de liberté absolue, et permettant une très grande flexibilité. Elles resteraient en périphérie de ces quartiers.
Une dernière remarque : je n’ai pas lu l’ensemble du programme mais question financement, où l’argent est-il économisé ? Ce genre d’aménagement coute cher.-
Mieux se déplacer, dans une ville apaisée2 mars 2008, par Laurence Comparat
Bonjour et merci pour votre message,
Ce problème de l’occupation de l’espace public est effectivement complexe
et ne comporte malheureusement pas de solution miracle.Nous avons dans notre programme pris le parti de proposer un passage de
tous les quartiers en zone 30, plutôt que de cibler certains quartiers particuliers.Et par zone 30, nous parlons de réels aménagements en conformité avec le
"code de la rue" (défendu nationalement par le maire de Grenoble mais ignoré superbement localement !) où le plus faible a la priorité sur le plus fort. Si l’aménagement de certaines zones 30 à Grenoble sont un succès, d’autres apparaissent comme un gadget où l’automobiliste n’a même pas la connaissance du statut de zone 30.Conscients que certaines personnes ont l’obligation d’avoir une voiture, nous ne considérons pas le passage en zone piétonne étendu comme la solution. En revanche, il faut faire comprendre aux Grenoblois que la voiture n’est pas une solution durable pour se déplacer en ville et que les modes doux et les transports en commun sont la meilleure solution au quotidien (dans un environnement sécurisé pour les modes doux et avec une qualité de service optimale pour les transports en commun).
Par ailleurs, à travers toutes les opérations d’urbanismes d’importance et sur les grands projets, nous avons adopté une position sans ambiguïté : dans le nouveau PLU, le nombre de places de parking par foyer a été largement réduite pour les nouvelles habitations ; si le nouveau quartier de Bonne ne sera pas 100% piéton, son aménagement est cependant déjà un bel exemple d’écoquartier.
Nous continuerons aussi à nous battre contre la rocade nord projet aberrant qui amènera plus de voiture sur Grenoble et plus de pollution.
Puisque vous posez la question des économies, la rocade est évidemment un des postes importants : plus de 400 millions d’argent public (pour un budget total qui dépassera probablement les 600 millions) peuvent être économisés sur ce seul projet.
A côté de cela, on peut économiser sur les opérations de prestige (Giant, subventions aux entreprises privées qui délocalisent...), de communication...
Toujours ouvert aux nouvelles expertises, n’hésitez pas à passer nous voir pour rediscuter urbanisme.
Les candida-te-s de la liste Ecologie et solidarité en actes !
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Mieux se déplacer, dans une ville apaisée3 mars 2008, par Laurence Comparat
Un petit complément sur la question des économies
d’une part, les propositions que nous portons dans notre projet pour les Grenoblois créeraient pour certaines de sérieuses économies. A titre d’exemple, la limitation des gaspillages énergétiques au sein des bâtiments communaux permet déjà d’économiser 1,5 million d’€ par an (aujourd’hui comparativement à 1995) et nous proposons d’accentuer encore cet effort. Diminuer la production des déchets baisserait le coût global du traitement des déchets, limiter les pollutions diminuerait les budgets nécessaires à la santé, créer des centres d’hébergement diffus éviterait de payer des chambres d’hôtels et ce ne sont que quelques exemples : le bon sens écolo permet bien souvent d’améliorer la qualité de vie de tous et de diminuer le coût réel du service pour la collectivité à moyen terme.
d’autre part, si notre projet est effectivement ambitieux, il est aussi responsable puisqu’il fait des choix et propose d’abandonner les grands projets gaspilleurs d’argent public : la Rocade Nord, le projet Giant, la candidature aux JO de 2018, les subventions aux multinationales, etc
Pour la liste
Laurence Comparat
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Groupe Écologie & Solidarité
EluEs EELV, ADES, Alternatifs de la Ville de Grenoble
Hôtel de Ville - 11 Bd Jean Pain - B.P. 1066 - 38021 Grenoble Cedex 1
contact@grenoble-ecologie-solidarite.fr - Tél : 04 76 76 38 75 - Fax : 04 76 76 34 05
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