CM du 25/01/10 - Délibération 26-D 011 – DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE - PROJET URBAIN

Presqu’île - Approbation d’une convention entre la Métro, la SEM InnoVia Grenoble Durablement et la Ville de Grenoble, pour le financement des équipements publics

Intervention de Gwendoline Delbos-Corfield

Cette convention entre la Métro, la Société d’Economie Mixte (SEM) Innovia Grenoble Durablement et la Ville de Grenoble donne une répartition des financements de la Métro aux coûts des équipements publics sur la ZAC Presqu’ïle. On trouve, en annexe 1, un tableau qui récapitule les 16 projets –il y en avait 14 avant l’amendement- auxquels il est proposé que la Métro participe pour un montant total de 7 500 000 € sur 8 ans, c’est-à-dire 830 000 € environ par an, de 2010 à 2018. De très grosses sommes d’aides publiques qui sont exclusivement réservées à des projets d’aménagement universitaire purement scientifiques : CLINATEC, NANOBIO2, Institut Néel, ELLISUP, IBS, Accueil GEE, Science Building, Pôle imagerie, Extension ESRF, Phelma2, Ecole doctorale, GEL, ILL22, Ecole de l’énergie. Sont venus se rajouter suite à l’amendement 3DSI-LETI et Lab-fab.

Où est la pluralité de la recherche et de l’enseignement ? Seules ici les compétences scientifiques sont valorisées. Quelles attentions alors des collectivités locales aux sciences humaines ? On s’achemine, comme on le pressentait, vers un pôle uniquement scientifique sur la Presqu’ïle, dopé aux subventions publiques locales. Et dans ce cas, quels rééquilibrage vers le campus de Saint Martin d’Hères ?

Deux écueils ne semblent pas avoir été évités dans cet aménagement de ZAC. Premier dommage : cantonner un pôle universitaire aux aspects uniques de la connaissance scientifiques mais surtout de la recherche économiquement rentables, spécialisés dans les nouvelles technologies. Tout ça sans penser les passerelles entre les disciplines et sans penser la richesse d’une diversité universitaire sur un territoire : brassage des étudiants, des enseignants, des chercheurs et des matières. Deuxième dérive : polariser les aides publiques à travers cet aménagement sur le développement scientifique, et du coup, beaucoup, beaucoup, beaucoup moins subventionner les sciences humaines. Quand on connaît la ventilation des financement arrêtée par le comité « Grenoble Université de l’innovation » et quand on observe la répartition, simplement sur la partie Est (c’est-à-dire le campus de Saint-Martin-d’Hères), les chiffres sont parlant : 24,6% en sciences humaines et sociales, 58,2% aux sciences exactes et techniques, 17,2% à la vie de campus. Sur la partie Ouest, il n’y a déjà rien de prévu pour les sciences humaines mais sur la partie Est, il y a très peu affecté aux sciences humaines.

On remarque aussi que cette convention ne signale absolument rien en terme de logement étudiant. N’est-il pas du tout imaginé une participation de la Métro à un projet de construction de logement étudiant social ? Et nous soulignons bien la notion de logement étudiant social. Nous savons qu’il est prévu du logement étudiant privé. Or, l’étude sur le logement étudiant effectué par la Métro en 2004-2005 avait montré que l’offre en logement privé était plus importante que la demande et que ces logements n’étaient pas entièrement remplis. Difficile d’imaginer qu’en temps de crise, la situation a évolué dans le sens contraire. La prochaine étude commanditée par la Métro pourra, à nouveau, nous éclairer sur cette question. On est sûr que des changements fondamentaux auront eu lieu entre-temps dans la société ! Quoiqu’il en soit, il était prévu avant le plan campus, des logements sociaux pris en charge par le CROUS. Aujourd’hui, tout est en construction par aménageur privé. Plan campus, Contrat Plan Etat Région (CPER), Presqu’île scientifique, les projets se croisent et se décroisent - avec des problèmes de calendrier d’ailleurs- avec des acteurs qui sont très souvent les mêmes dans des lieux différents, avec une absence notoire de représentation enseignante, étudiante et des personnels en général - mais les résultats sont immanquablement semblables : orientation massive vers le scientifique, avec une faveur particulière aux nouvelles technologies et absence de réflexion à long terme sur le logement social étudiant, constamment repoussé. Ne parlons même pas de réhabilitations et d’accompagnement de la vie étudiante.

Alors, comme je suis devenue une fine connaisseuse de ce Conseil Municipal, je sais que Mme Fioraso va me répondre que je n’ai pas compris, que je mélange tout et qu’il ne s’agit absolument pas dans cette délibération de réhabilitation ni de vie étudiante. Alors, je précède la remarque : oui, nous avons bien compris l’enjeu de cette délibération. Mais nous profitons de cette occasion - je rappelle, 7 500 000€ d’aides de la Métro sur 8 ans, répartis sur 16 projets scientifiques - pour poser la question. Quand viendra-t-il une délibération d’investissements importants sur les réhabilitations du campus Saint-Martin d’Hères ? Ils sont nécessaires. Quand viendra-t-il des signes de prise en compte d’amélioration de la vie étudiante sur le campus de Saint-Martin d’Hères ?

Merci.

Après amendements (adoptés par 53 voix –PS/UMP/MoDem/PC/Go- et 6 Ne Prennent Pas Part au Vote –Verts, Ades, Alternatifs), la délibération est adoptée. Votes :

-  6 Contre (Verts, Ades, Alternatifs)

-  53 Pour (PS / UMP / MoDem / PC / Go)


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