Conseil Municipal du 22 octobre 2012

RAPPORT D’ACTIVITES 2011 du CCAS

par Gilles Kuntz

Avant de commencer à parler du rapport d’activités 2011 du CCAS, nous tenions à affirmer notre soutien à la politique sociale menée par notre CCAS, même si celui-ci est souvent critique. Cette politique est d’abord celles des personnels du CCAS dont le dévouement n’est plus à démontrer, mais aussi à mettre au compte de nombreuses associations que nous soutenons pour remplir nos missions souvent à notre place. Mais notre groupe d’opposition est bien dans son rôle quand il lui arrive de s’opposer à certaines actions ou décisions qui ne lui semblent pas aller dans le sens d’une politique sociale conçue pour venir en aide au plus grand nombre.

Une ville agit dans le cadre de ses différentes compétences, mais quoi de plus noble que de développer une action sociale qui réponde aux besoins de ses habitants. Pour appréhender au mieux ceux-ci, le CCAS a pour mission d’établir chaque année une ABS (Analyse des Besoins Sociaux). La dernière pour 2011 a été présentée au dernier Conseil d’Administration : elle était focalisée sur la situation sociale de la jeunesse. L’importance de cette population porteuse d’avenir mérite que cette analyse soit partagée par notre conseil lors d’une prochaine présentation et, sans attendre, soit rendue publique pour alimenter les débats de tous nos partenaires et conseils de démocratie locale. Nous ne doutons pas que ce travail ne restera pas sur son étagère, mais ne tardons pas : l’ABS 2011 montre qu’il y a urgence à venir en aide à notre jeunesse de plus en plus précarisée par la crise sociale.

Concernant la situation financière du CCAS, pour la première fois le compte administratif 2011 n’est pas en déficit. C’est une situation que nous avions prévue puisqu’en décembre, notre groupe avait voté le budget du CCAS, ce dernier nous semblant pour une fois réaliste : les recettes n’étant pas surestimées, ni les dépense minorées. SI nous trouvons que cela est positif, nous ne devons pas nous réjouir trop vite : les déficits accumulés les années précédentes sont toujours dans les comptes et il suffirait d’un mauvais exercice pour que le spectre de la tutelle préfectorale se fasse à nouveau jour.

Ce redressement ne s’est pas fait sans douleurs : maintien de la masse salariale au plus bas avec des hausses bien plus limitées que dans les collectivités partenaires, recherche généralisée d’économies qui parfois peuvent poser la question du maintien du service rendu, désengagement de structures d’accueil de personnes âgées déficitaires, fermeture du foyer Les Gentianes à la Villeneuve, soutien à des crèches associatives en limitant les places nouvelles dans les crèches du CCAS… Le public a aussi été mis à contribution avec une nouvelle tarification mise en place dans les EHPAD en particulier en lien avec le Conseil Général qui a entraîné des hausses parfois importantes des tarifs d’hébergement. La Ville de Grenoble a aussi fini par nous entendre partiellement : nous continuons à demander une augmentation annuelle de la dotation au CCAS d’un million d’euros dès le vote du Budget Principal ; celle-ci a été de 700 000 € cette année et est promise au même niveau les années suivantes, donc pour les deux budgets à venir de ce mandat. Nous invitons d’ailleurs Monsieur le Maire, président du CCAS à être plus présent dans notre Conseil d’Administration qu’il n’a plus eu l’honneur de présider depuis le premier de ce mandat en avril 2008. Il y verrait l’étendue des besoins et les efforts de gestion déjà consentis par le CCAS et serait peut-être plus en mesure d’arbitrer le budget de la Ville vers un renforcement de l’action sociale dans la période que traverse les Grenobloises et Grenoblois.

Concernant le plan d’actions 2008-2014 lancé par le CCAS, la presse s’est déjà fait l’écho d’un certain nombre de nos critiques, nous n’y reviendrons pas. Mais la question qui reste posée est celle de la place dans un CCAS pour des recherches-actions qui font le bonheur d’universitaires en mal de « travail de terrain », mais que l’on sait d’avance devoir abandonner dès l’expérience finie. Pourtant certaines sont pertinentes et tout le monde en est bien convaincu, mais quelle frustation engendrée lorsque qu’elles s’arrêtent faute de partenaires et de financements !

Deux points pour finir :

  • l’hébergement qui est aussi une compétence partagée par l’Etat, le Conseil Général et la Métro. Alors qu’une stabilité et même une diminution du nombre de personnes à la rue avaient été constatées il y a quelques années, la situation depuis lors ne fait qu’empirer : les hôtels de dernière catégorie sont pleins de familles sans toit, le Centre d’Accueil devenu Intercommunal, qui n’est censé offrir un lit que pour 3 nuits, garde en fait les personnes en moyenne 35 jours. Ce centre à peine fini, on en vient à proposer de déplacer les 9 lits Halte-Soins Santé ailleurs pour s’agrandir. Le 115 est débordé et ne peut offrir chaque nuit qu’une ou deux solutions quand il reçoit des dizaines d’appels au secours. C’est aussi cela la réalité à la fois de la précarité engendrée par la crise et de l’attractivité d’une ville multiculturelle : il faut savoir le prendre en compte et interpeller avec force tous les partenaires. Nous sommes dans un pays riche malgré tout : on doit pouvoir mettre tout le monde à l’abri dans un lieu digne. Au moins cet hiver la politique de l’hébergement au thermomètre semble ne pas devoir être poursuivie.. Attendons de voir pour s’en réjouir le cas échéant
  • dernier point : l’absence de coordination (doux euphémisme) de nos politiques sociales avec le Conseil Général. Beaucoup de points ont été abordés au dernier conseil municipal suite à notre question au maire, mais rien n’est réglé pour autant. Les centres sociaux devenus pour certains des Maisons des Habitants sont vidés des personnels du Conseil Général mettant à mal tous nos projets d’en faire de véritables maisons des services publics. Comment comprendre que deux exécutifs composés pour bonne part des membres des mêmes partis en viennent à choisir des voies opposées ? Cela apparaît incompréhensible pour les usagers de nos services publics.

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